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À la suite de l’élection en décembre dernier de l’Emirati Mohammed Ben Sulayem à la présidence de la FIA, plusieurs changements sont intervenus dans l’organigramme FIA Karting. Felipe Massa a quitté la présidence de la CIK-FIA qu’il occupait depuis 2018 pour prendre celle de la Commission des Pilotes de la FIA. C’est l’Indien Akbar Ebrahim qui est le nouveau Président de la CIK-FIA depuis le 4 février 2022, avec le Britannique John Ryan comme Vice-Président. Le Français Alban Martinet ayant succédé en octobre 2021 à Kay Oberheide en tant que secrétaire exécutif de la CIK-FIA, c’est une équipe entièrement renouvelée qui prend les rênes de la saison 2022.
À 58 ans, Akbar Ebrahim combine une grande expérience du sport automobile et des affaires. Lors d’un entretien réalisé fin mars, il a révélé une grande connaissance des multiples aspects du karting actuel et une vision à plus long terme de son évolution en étroite collaboration avec les principaux acteurs de la discipline.
M. LE PRÉSIDENT, POUVEZ-VOUS POUR COMMENCER ÉVOQUER VOTRE PARCOURS EN SPORT AUTOMOBILE ?
J’ai principalement piloté des monoplaces en compétition. J’ai commencé par la Formule 3 en Inde pendant plusieurs années, puis j’ai participé à des courses en Formule Asie et Formule Ford avant de concourir en F3 britannique et de prendre part à quelques épreuves de F2. Je me suis également adonné à l’occasion au rallye ainsi qu’aux courses de voitures de tourisme en Inde. Après cela, il était temps pour moi de me consacrer à ma carrière professionnelle dans les affaires.
AVEZ-VOUS TOUT DE MÊME GARDÉ LE CONTACT AVEC LE SPORT AUTOMOBILE ?
Tout à fait. Je me suis tourné vers la mise en place de structures pour soutenir et développer les jeunes talents de mon pays. C’est à ce moment que je me suis intéressé de plus près au karting. Il y avait un manque de structures de formation pour leur apporter les bases techniques concernant les châssis, les moteurs, les pneumatiques. Je me suis impliqué dans le concept d’académie pour les jeunes notamment en ce qui concerne les aspects organisationnels. J’ai eu l’occasion de découvrir le pilotage d’un kart parce que je voulais comprendre le processus en entier. Les jeunes qui souhaitaient évoluer en sport automobile ont pu grâce au karting se familiariser avec le pilotage bien sûr, mais aussi le travail en équipe, les échanges avec les techniciens et les autres pilotes, tout ce qui est important pour la suite. Je suis convaincu que le karting est aussi une bonne école de la vie et qu’on peut y apprendre de nombreuses valeurs. Les projets menés en Inde ont grandement augmenté la visibilité de ce sport et encouragé les parents à envisager sa pratique pour leurs enfants.
QUEL REGARD PORTEZ-VOUS SUR LA COMPÉTITION KARTING D’AUJOURD’HUI ?
Le haut niveau est un domaine concentré en Europe avec les épreuves FIA Karting et quelques séries privées. Les organisations sont de grande qualité, et le niveau de la compétition est impressionnant parmi des équipes très professionnelles. Les événements sont bien fréquentés et la couverture médiatique progresse. La collaboration avec le promoteur RGMMC donne de très bons résultats. Les catégories actuelles sont très bien définies et leur stabilité est un gage de succès . Il s’agit d’une belle plateforme pour les pilotes qui aspirent à poursuivre leur carrière en sport automobile. Bien sûr, la question des budgets reste problématique pour augmenter le nombre de participants. Le Trophée Académie FIA Karting rempli un rôle important dans ce domaine et sa réussite ne fait que grandir. Nous avons d’ailleurs augmenté le nombre de karts de l’Académie dès 2022 avec l’accord de nos partenaires.
Ce n’est pas une révélation de dire que les échelons inférieurs méritent toute notre attention. Il y a beaucoup de choses à faire pour élargir la base de la pyramide. La FIA a déjà commencé à s’investir dans des programmes de découverte et d’éducation dans des pays ne possédant pas d’infrastructure sur les continents africains et asiatiques. Je suis convaincu de l’importance de ces actions dont la réussite dépend de la structuration des programmes et de leur efficacité sur le terrain.
Des passerelles doivent ensuite être mises en place vers le haut niveau. Il s’agira d’une des priorités de mon mandat. Les idées ne manquent pas, mais nous devons nous concentrer sur des solutions viables. J’ai la chance de pouvoir compter sur l’expérience de mon Vice-Président John Ryan et de ses connaissances approfondies sur le sujet.
CONCRÈTEMENT, COMMENT ALLEZ-VOUS COMMENCER VOTRE PRÉSIDENCE ?
Il est indispensable dans ma position de me rendre sur les compétitions et d’en rencontrer les acteurs principaux. J’ai prévu d’assister à de nombreuses épreuves FIA Karting pour me rendre compte sur le terrain de leur déroulement. Je souhaite nouer des contacts productifs avec les constructeurs et les équipes. Je suis bien conscient que cela ne peut pas se faire sereinement pendant un week-end de course. J’ai donc prévu des déplacements complémentaires pour mettre en place des relations étroites avec l’industrie du karting afin d’en comprendre les différentes problématiques. Je dois également me familiariser avec le fonctionnement des groupes de travail et de l’équipe de la CIK-FIA à Genève sous la responsabilité du Secrétaire Exécutif Alban Martinet.
Je suis heureux d’avoir été choisi pour cette mission qui comprend de nombreux aspects. J’ai la chance de prendre cette responsabilité à un moment où la FIA Karting est bien structurée avec une excellente maîtrise du haut niveau et des perspectives variées. Ce sera un point d’appui non négligeable pour diversifier ses actions auprès de nouveaux publics.
Source & photo : FIA Karting/KSP